Le Son du Grisli

La pochette de ce nouveau disque de Rafael Toral ressemble à la musique qu’il y a à l’intérieur : constructiviste, enfantine, colorée. Quatrième élément du projet « The Space Program », Space Elements, Vol. II fait qu’à la question que se posait Rafael Toral (« comment faire de la musique après le free jazz ? ») on répondra « comme ça, c’est bien ». Voici de quoi il retourne : une fois qu’il a récolté des enregistrements de musiciens de sa connaissance (Evan Parker, Sei Miguel, Manuel Mota, Ruben Costa, entre autres), Rafael Toral part se concentrer sur ses jeux de constructions. La mélodie et le rythme et l’anti-mélodie et l’arythmie font partie de ses règles et on ne sait vraiment comment, sinon avec une imagination folle, Rafael Toral en fait un autre univers. Pour peu qu’on accepte d’y entrer, on entend un premier chant primal puis on fait un voyage en forêt amazonienne – l’oreille au sol nous assure que celle-ci est peuplée de Shadocks… Mais parmi ces éléments d’espace, il y a aussi tout ce que l’auditeur ne comprend pas et ne peut pas inventer non plus parce qu’il ne réussit pas toujours à approcher de ce qu’il entend. Des choses qui l’entourent et qu’il écoute avec un abandon délicieux, il se fera donc une bulle d’air qui le soulagera. Sans doute est-il inespéré d’attendre autant de choses d’un disque. Peut-être parce qu’on ne l’attendait pas vraiment, alors, Rafael Toral réussira à surprendre les plus blasés d’entre les blasés de sonorités uniques. Héctor Cabrero http://grisli.canalblog.com/archives/2010/05/05/17792388.html